Me voila donc parvenu encore une fois à lire une oeuvre amélienne, qui remonte à l'année
1995, ou six siècles plus tard...
Raconter ce livre n'est pas difficile, il suffit de dire qu'une demoiselle, avant de subir
une toute petite opération chirurgicale, pense que la ville de Pompéi ait été détruite
par décision de quelqu'un qui vient du future, pour que l'une des plus belles villes de
l'antiquité puisse être conservée pour l'eternité, ou presque.
Quand la fille se réveille, elle se trouve transportée dans l'année 2580, où elle
soutiens une longue conversation avec le mystérieux Celsius, l'auteur de la
déstruction volcanique.
Apparemment la fille a été prélevée pour éviter qu'elle ne diffuse trop cette idée
étrange, qui est pourtant la verité.
Tout le bouqin, sauf quelques pages au commencement et à la fin, n'est en effet
qu'un long dialogue, un tchat dirait-on, entre Celsius et la fille qui représente Amélie.
Un défi verbal et logique qui est typique de maintes oeuvres de Mlle Nothomb.
Sans parvenir à la vraie science-fiction, le dialogue nous laisse imaginer un futur bien
moche, où la societé est gouvernée par un tyran et par un oligarchie peu nombreuse, après
que la crise énergétique a bouleversé les nations et après un grande guerre mondiale au
XXII siècle.
Mais le côté scientifique est peu important et toujours raconté d'une façon dérisoire,
avec la même incredulité pleine d'aspectative avec la quelle nous regardons souvent
aux nouvautés techniques d'aujourd'hui.
On dirait donc que ce roman n'ait rien à voir avec la vie de l'auteur, mais, comme toujours,
cela n'est pas vrai, car Amélie subit vraiment une operation chirurgicale et elle avait
peur de l'anesthésie générale, peur de perdre contact avec le monde, même si pour un
temps très limité. C'est peut-être d'ici qu'est venue l'inspiration pour ce roman.
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Alcuni brani:
Quelques extraits:
- Quelle petite imbécile ! Vous voulez connaître la vérité, hein ?
Figurez-vous qu'il n'y en a pas ! La seule vérité, c'est celle que
vous supporterez le moins : il n'y en a pas !
- Arrêtez vos sophismes et...
- Ce n'est pas un sophisme ! Efforcez-vous de comprendre cet aphorisme
de Marnix : "Entre ce qui a eu lieu et ce qui n'a pas eu lieu,
il n'y a pas plus de différence qu'entre plus zéro et moins zéro."
- Qu'est-ce que c'est que ce charabia ?
- C'est le constat le plus effrayant qui ait été fait depuis que quelque
chose existe.
- Ouais. Rien ne change ! Pour qu'un pontife soit tenu pour une autorité
intellectuelle, il lui suffit de proférer une phrase solennelle et obscure et...
- Et il y aura toujours dans la foule un crétin qui, sous prétexte qu'il ne comprends pas,
décrétera qu'il n'y a rien à comprendre. Rien ne change, en effet. Quand même, de la part
de quelqu'un qui avait des prétentions à l'ouverture...
- Je les ai toujours.
- Je vais vous raconter ma version de ce qui c'est passé de 1995 à 2580.
- Amusant
- Je ne pourrai vous exposer les faits que sommairement : mes seules sources sont les
petits éléments que votre conversation a laissés filtrer. Je suis, pour ainsi dire,
le détective de l'avenir.
- Non, du passé.
- C'est juste, je ne suis pas encore habituée. Donc, au vingt et unième siècle, la crise
de l'énergie a pris un tour décisif. Les économies drastiques ont commencé. J'ai cru
comprendre que certaines civilisations riches et même anglophones se sont appauvries à
un point considérable.
- Qu'est-ce qui vous fait penser cela ?
- Votre allusion à un écrivain du vingt et unième siècle, Braham, qui aurait refusé de
décrire la misère de ces concitoyens dont il ne parvenait pas à orthographier les patronymes.
Ce dernier élément me suggérait qu'il s'agissait du pays de Galles. Simple hypothèse, bien
sûr.
- Je ne dis rien.
- Enfin, d'une manière ou d'une autre, la pauvreté a dû se propager dans beaucoup de
civilisations qui avaient été aisées, à mesure qu'elle empirait dans le tiers monde.
Ce qui est certain, c'est qu'il a fallu qu'un mécontentement extrême gagne la planète
entière.
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